mardi 13 août 2013

Rapport de la situation de la drogue en Haïti en 2012

Participants au séminaire le 20 Juin 2013 à l'hotel Best Western
 
Depuis après la réunion qui s'est déroulé en Juin concernant le MEM (Mécanisme d'Evaluation Multilatérale) et le SHID (Système Haïtien d'Inforamtion sur les Drogues), La CONALD, à travers l'OHD (Observatoire Haïtien des Drogues) vient de publier le dernier rapport sur les drogues du pays. Voici ce que rapporte le résumé exécutif de ce rapport:

"Sous l’initiative de l’Observatoire Haïtien des Drogues (OHD) de la Commission Nationale de lutte contre la Drogue (CONALD), un deuxième séminaire-atelier du SHID (Système Haïtien d’Information sur les Drogues) a été organisé les 19 et 20 janvier 2012. Cette rencontre a eu lieu dans le but de permettre aux différents acteurs de la lutte contre la drogue, tant du côté de la réduction de l’Offre que celui de la réduction de la Demande, d’effectuer un partage d’expériences et de définir ensemble de nouvelles pistes de réflexion sur la problématique de la drogue dans le pays. Le SHID est un réseau réunissant l’ensemble des acteurs qui interviennent dans la lutte contre la drogue tant du côté de la réduction de l’Offre (trafic de drogues, blanchiment d’argent, etc.) que de celui de la réduction de la Demande (sensibilisation, réhabilitation, traitement, etc.).

Parler et agir contre le fléau de la drogue, c’est connaître la situation en termes de mesure, de tendance et d’ampleur. Haïti est-elle un pays présentant une consommation élevée de marijuana ? Les drogues, notamment l’alcool, la cocaïne ou encore le cannabis sont-elles perçues comme un danger au sein de la population ?

Les résultats de l’enquête scolaire de 2009 ont permis d'apporter des éléments  d’informations et de confirmer le phénomène de consommation induite. Les principaux résultats trouvés sont les suivants:

Les drogues illicites les plus consommées en Haïti sont la marijuana et la cocaïne. En effet, il est attesté que la cocaïne et la marijuana atteignent des pourcentages respectifs de 2.04 et 2.01.

28.9% des élèves ont pris des tranquillisants sans ordonnance médicale au cours de leur vie ; 15% en ont pris pendant les douze (12) derniers mois et 11.5% durant les 30 derniers jours. La tendance de consommation de ces substances reste plus ou moins stable par rapport à l’année 2005 où la prévalence de vie a été de 29.79%. Cette prévalence élevée apparait également pour les stimulants (22.58%).

certaines drogues licites sont en hausse par rapport à 2005. C’est le cas pour l’alcool et la cigarette qui en 2009 ont une prévalence respective de 15% et de 59.55% alors qu’en 2005 elles n’atteignaient seulement 11.12 et 53.64%.

En ce qui concerne la fréquence de consommation d’alcool, il y a lieu de constater que 16.8% des élèves ont bu tout au plus un (1) verre de boissons alcoolisées par jour pendant les trente (30) derniers jours ; 5.8% ont déclaré avoir consommé entre deux (2) à trois (3) verres d’alcool par jour. Donc, c’est une situation qui mérite d’être contrôlée car les élèves risquent d’être victimes de ce qu’on appelle le « binge drinking ».

En matière de drogue illicite, une prévalence de vie de 15.3 % chez les garçons est observée, soit plus de trois (3) garçons sur vingt (20) ayant déjà pris une drogue illicite au cours de sa vie (cf. tableau2). Chez les filles, cet indicateur atteint les 16.7 %. . L’âge d’initiation pour certaines drogues comme la marijuana est déterminé à 13 ans, traduisant ainsi une consommation précoce chez les jeunes.

L’enquête « auprès des jeunes et adultes au niveau de la commune de Jacmel sur leur perception des drogues et des problèmes liés à leur consommation » réalisée par l’APAAC, a fourni des résultats pertinents sur l’état des connaissances sur les drogues,
La quasi-totalité des répondants pensent qu’il est dangereux de faire un usage abusif de la cocaïne et le crack (99.8%), de la marijuana (98.4%), des solvants (98.2%) ou encore de la cigarette (96.3%). Toutefois, il est important de souligner le nombre significatif d’individu qui ne considère pas l’abus des sédatifs comme un danger, soit 30.3%.

(154) individus, soit 25.8% pensent que l’abus des drogues est lié au résultat de la faiblesse des structures familiales.

(205) répondants, soit 34.3% admettent qu’il est une conséquence de la pauvreté ;
(238) répondants, soit 39.8%, pensent que ce problème est dû à l’influence des pays étrangers.

Du côté de la réduction de l’offre de drogue, c’est-à-dire tout ce qui a trait à la lutte contre le trafic illicite, le blanchiment des avoirs, et autres crimes connexes, plusieurs opérations ont été menées par les institutions concernées. Ces opérations ont abouti à des saisies de substances stupéfiantes ; à l’arrestation de présumés trafiquants ; des biens (argent, maisons, véhicules, etc.) et d’autres matériels (armes à feu, bateaux, etc.).

En 2012 on note  la saisie de 130 000 grammes de marijuana et 300 000 grammes de cocaïnes.

 En 2011, les condamnés pour trafic de drogue sont au nombre 31 en total, dont 29 hommes et 2 femmes et d’autre part les détenus sont au nombre de  110 dont 84 hommes et 26 femmes. Un autre indicateur important en matière de drogue est les personnes déportés en Haiti, notamment pour cause de trafic de drogue. Le nombre de déportés a plus que doublé pour l’année 2011 comparativement à l’année 2009, soit un effectif de 391 contre 149 en 2009.

En ce qui concerne la réduction de la demande de drogues, le nombre total de patients admis au centre psychiatrique Mars  and kline, à  l’hôpital de Beudet et à  l'APAAC pour l’année2011 s'élève à 75 personnes.

Les principales substances consommées par les patients sont la marijuana, l’alcool, la cocaïne et le crack. Les toxicomanes font usage d’autres substances comme  « jucy lucy » (mélange de Cannabis et de crack), lorazepam, etc. L’âge moyen de la première consommation de la marijuana est de 17 ans ; celui de l’alcool est de 16 ans. 

Concernant les principales informations qualitatives recueillies:

  le datura communément appelé « feuille cloche » et l’ecstasy appelé drogue du viol sont très prisés dans les milieux festifs en Haïti.

  les enfants des rues consomment surtout les solvants, la marijuana, le crack et la cocaïne
  les filles commencent à s’habituer de plus en plus avec l’alcool. Il y a une forte augmentation de la consommation d'alcool après le séisme

Consommation quelque fois de la substance dite "jucy lucy" (joint de crack/cocaïne/marijuana)

    présence sur le territoire, d'une consommation non négligeable d’amphétamine.

   culture illicite de la marijuana est pratiquée à petites échelles à certains endroits retirés du pays.

Par rapport à ces informations, Haïti est reconnu non pas comme un pays producteur de drogues mais en tant qu’un territoire convoité par les narcotrafiquants à cause de ses faiblesses structurelles et de sa position géographique. Le problème de la drogue est bien réel dans le milieu. Cette menace grandissante que représente le problème de la drogue à travers le monde, particulièrement dans la région caribéenne, entraine le gouvernement à être très vigilant face aux nouvelles tendances qui se dessinent dans le milieu afin d’adopter des mesures plus ingénieuses pour pouvoir barrer la route aux organisations criminelles. Ainsi, conformément aux objectifs définis dans la stratégie nationale de lutte contre la drogue, plusieurs actions seront menées afin de lutter efficacement contre ce fléau que représente la drogue.Ainsi, La CONALD a prévu l'implémentation des actions prioritaires suivantes:

    La mise on œuvre d’une troisième enquête scolaire
    L'actualisation du Site Web de la CONALD

   Séminaire de sensibilisation, d’information et de formation à l’intention des acteurs policiers et judiciaires

      Extension de la CONALD et des institutions répressives dans d'autres Régions du Pays
   Construction du centre de désintoxication  à Tabarre

  Projet de mise en place des coalitions en partenariat avec la CADCA (Community Anti Drug Coalition of America)"
Très prochainement le rapport de la situation de la drogue en Haïti de 2013:

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire