Participants au séminaire le 20 Juin 2013 à l'hotel Best Western |
"Sous l’initiative de l’Observatoire Haïtien des Drogues (OHD) de la
Commission Nationale de lutte contre la Drogue (CONALD), un deuxième
séminaire-atelier du SHID (Système Haïtien d’Information sur les Drogues) a été
organisé les 19 et 20 janvier 2012. Cette rencontre a eu lieu dans le but de
permettre aux différents acteurs de la lutte contre la drogue, tant du côté de
la réduction de l’Offre que celui de la réduction de la Demande, d’effectuer un
partage d’expériences et de définir ensemble de nouvelles pistes de réflexion
sur la problématique de la drogue dans le pays. Le SHID est un réseau
réunissant l’ensemble des acteurs qui interviennent dans la lutte contre la
drogue tant du côté de la réduction de l’Offre (trafic de drogues, blanchiment
d’argent, etc.) que de celui de la réduction de la Demande (sensibilisation,
réhabilitation, traitement, etc.).
Parler et agir contre le fléau de la drogue, c’est connaître la situation
en termes de mesure, de tendance et d’ampleur. Haïti est-elle un pays
présentant une consommation élevée de marijuana ? Les drogues, notamment
l’alcool, la cocaïne ou encore le cannabis sont-elles perçues comme un danger
au sein de la population ?
Les résultats de l’enquête scolaire de 2009 ont permis d'apporter des éléments d’informations et de confirmer le phénomène
de consommation induite. Les principaux résultats trouvés sont les suivants:
Les drogues illicites
les plus consommées en Haïti sont la marijuana et la cocaïne. En effet, il est
attesté que la cocaïne et la marijuana atteignent des pourcentages respectifs
de 2.04 et 2.01.
28.9% des élèves ont
pris des tranquillisants sans ordonnance médicale au cours de leur vie ; 15% en
ont pris pendant les douze (12) derniers mois et 11.5% durant les 30 derniers
jours. La tendance de consommation de ces substances reste plus ou moins stable
par rapport à l’année 2005 où la prévalence de vie a été de 29.79%. Cette prévalence élevée apparait
également pour les stimulants (22.58%).
certaines drogues
licites sont en hausse par rapport à 2005. C’est le cas pour l’alcool et la
cigarette qui en 2009 ont une prévalence respective de 15% et de 59.55% alors
qu’en 2005 elles n’atteignaient seulement 11.12 et 53.64%.
En ce qui concerne la
fréquence de consommation d’alcool, il y a lieu de constater que 16.8% des
élèves ont bu tout au plus un (1) verre de boissons alcoolisées par jour
pendant les trente (30) derniers jours ; 5.8% ont déclaré avoir consommé entre
deux (2) à trois (3) verres d’alcool par jour. Donc, c’est une situation qui
mérite d’être contrôlée car les élèves risquent d’être victimes de ce qu’on
appelle le « binge drinking ».
En matière de drogue
illicite, une prévalence de vie de 15.3 % chez les garçons est observée, soit
plus de trois (3) garçons sur vingt (20) ayant déjà pris une drogue illicite au
cours de sa vie (cf. tableau2). Chez les filles, cet indicateur atteint les
16.7 %. . L’âge d’initiation pour certaines drogues comme la marijuana est
déterminé à 13 ans, traduisant ainsi une consommation précoce chez les jeunes.
L’enquête « auprès des jeunes et adultes au niveau de la commune de Jacmel
sur leur perception des drogues et des problèmes liés à leur consommation »
réalisée par l’APAAC, a fourni des résultats pertinents sur l’état des
connaissances sur les drogues,
La quasi-totalité des
répondants pensent qu’il est dangereux de faire un usage abusif de la cocaïne
et le crack (99.8%), de la marijuana (98.4%), des solvants (98.2%) ou encore de
la cigarette (96.3%). Toutefois, il est important de souligner le nombre
significatif d’individu qui ne considère pas l’abus des sédatifs comme un
danger, soit 30.3%.(154) individus, soit 25.8% pensent que l’abus des drogues est lié au résultat de la faiblesse des structures familiales.
(205) répondants, soit
34.3% admettent qu’il est une conséquence de la pauvreté ;
(238) répondants, soit
39.8%, pensent que ce problème est dû à l’influence des pays étrangers.
Du côté de la réduction de l’offre de drogue, c’est-à-dire tout ce qui a
trait à la lutte contre le trafic illicite, le blanchiment des avoirs, et
autres crimes connexes, plusieurs opérations ont été menées par les
institutions concernées. Ces opérations ont abouti à des saisies de substances
stupéfiantes ; à l’arrestation de présumés trafiquants ; des biens (argent,
maisons, véhicules, etc.) et d’autres matériels (armes à feu, bateaux, etc.).
En 2012 on note la saisie de 130 000 grammes de marijuana et
300 000 grammes de cocaïnes.
En 2011, les condamnés
pour trafic de drogue sont au nombre 31 en total, dont 29 hommes et 2 femmes et
d’autre part les détenus sont au nombre de
110 dont 84 hommes et 26 femmes. Un autre indicateur important en
matière de drogue est les personnes déportés en Haiti, notamment pour cause de
trafic de drogue. Le nombre de déportés a plus que doublé pour l’année 2011
comparativement à l’année 2009, soit un effectif de 391 contre 149 en 2009.
En ce qui concerne la réduction de la demande de drogues, le nombre total
de patients admis au centre psychiatrique Mars
and kline, à l’hôpital de Beudet
et à l'APAAC pour l’année2011 s'élève à 75
personnes.
Les principales substances consommées par les patients sont la marijuana,
l’alcool, la cocaïne et le crack. Les toxicomanes font usage d’autres
substances comme « jucy lucy » (mélange
de Cannabis et de crack), lorazepam, etc. L’âge moyen de la première
consommation de la marijuana est de 17 ans ; celui de l’alcool est de 16
ans.
Concernant les principales informations qualitatives recueillies:
le datura communément
appelé « feuille cloche » et l’ecstasy appelé drogue du viol sont très prisés
dans les milieux festifs en Haïti.
les enfants des rues
consomment surtout les solvants, la marijuana, le crack et la cocaïne
les filles commencent à
s’habituer de plus en plus avec l’alcool. Il y a une forte augmentation de la
consommation d'alcool après le séismeConsommation quelque fois de la substance dite "jucy lucy" (joint de crack/cocaïne/marijuana)
présence sur le
territoire, d'une consommation non négligeable d’amphétamine.
culture illicite de la
marijuana est pratiquée à petites échelles à certains endroits retirés du pays.
Par rapport à ces informations, Haïti est reconnu non pas comme un pays
producteur de drogues mais en tant qu’un territoire convoité par les
narcotrafiquants à cause de ses faiblesses structurelles et de sa position
géographique. Le problème de la drogue est bien réel dans le milieu. Cette
menace grandissante que représente le problème de la drogue à travers le monde,
particulièrement dans la région caribéenne, entraine le gouvernement à être
très vigilant face aux nouvelles tendances qui se dessinent dans le milieu afin
d’adopter des mesures plus ingénieuses pour pouvoir barrer la route aux
organisations criminelles. Ainsi, conformément aux objectifs définis dans la
stratégie nationale de lutte contre la drogue, plusieurs actions seront menées
afin de lutter efficacement contre ce fléau que représente la drogue.Ainsi, La
CONALD a prévu l'implémentation des actions prioritaires suivantes:
La mise on œuvre d’une
troisième enquête scolaire
L'actualisation du Site
Web de la CONALDSéminaire de sensibilisation, d’information et de formation à l’intention des acteurs policiers et judiciaires
Extension de la CONALD
et des institutions répressives dans d'autres Régions du Pays
Construction du centre
de désintoxication à Tabarre
Projet de mise en place
des coalitions en partenariat avec la CADCA (Community Anti Drug Coalition of
America)"
Très prochainement le rapport de la situation de la drogue en Haïti de 2013:
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