lundi 10 décembre 2018

Evaluation de la campagne sensibilisation des élèves des écoles du secondaire 2015-2016

Dans le cadre de sa mission d’assurer le bien-être de la population, notamment des jeunes, la CONALD a réalisé une campagne de sensibilisation contre la drogue, dont l’objectif est de sensibiliser et informer les élèves au danger de l’utilisation de la drogue. En effet, au cours des dernières années, nombreux sont les jeunes qui ont affiché des comportements à risque pouvant les entraîner à des comportements antisociales comme l'augmentation  de la délinquance, la violence et la consommation abusive de drogue. Dans ce contexte, les grandes lignes en matière de réduction de la demande de drogues ne sont pas suffisantes, puisque le problème semble s’aggraver. L’accès facile à l’alcool, aux cigarettes, substances illicites sont à noter. Le milieu scolaire représente sans nul doute, le milieu par excellence pour favoriser le développement d’habiletés et de comportements positifs chez ces jeunes.

 Justification

     Deux facteurs importants justifient ce projet. D’abord, les écoles et centres de formation professionnelle représentent sans nul doute, le milieu par excellence pour favoriser le développement d’habiletés et de comportements positifs chez ces jeunes.
    Deuxièmement l’impérieuse nécessité de développer des activités de sensibilisation et d’information sur la drogue et les conséquences de son abus, à défaut de la mise en place de structures et de programmes de prévention destinés aux élèves.

 Objectif

     L’objectif visé par ce projet de la CONALD, est de sensibiliser et informer les élèves,  les professeurs et les directeurs des écoles fondamentales, secondaires et professionnelles de quatre départements géographiques de la République : l’Ouest, le Nord, le Nord’Est, et le Centre au danger de l’utilisation de la drogue en développant un environnement scolaire sain.

Description du projet

Ce projet rentre dans le cadre de la Stratégie  Nationale et constitue un aspect très important pour la Commission Nationale de Lutte contre la Drogue vu que l’information est la première étape à aborder en matière de lutte pour aider les gens à se responsabiliser face à un problème et agir en conséquence. La durée pour ce projet, a couvert près de dix  mois allant de la période d’octobre 2015 à juillet 2016.

Caractéristiques des élèves


Cette sensibilisation est caractérisée principalement par la détermination du taux d’élèves qui consomment les substances psychoactives et leurs impacts. La sensibilisation est aussi caractérisée par la collecte d’informations nécessaires à l’élaboration des programmes de prévention, et par l’évolution des indicateurs de consommation des substances psychotropes chez des jeunes en classes de 7ième année à la Terminale. Ce choix s'explique par le fait que la tendance à la consommation des substances psychoactives commence en général au début de l’adolescence.

Conclusion
Vu les faiblesses institutionnelles du pays et les carences financières dans laquelle il se trouve, le meilleur moyen pour avoir une lutte effective contre la drogue c’est d’allier le maximum d’acteurs à la cause, par exemple des membres de la société civile. Dans cet ordre d’idée, les institutions comme l’église, les associations de jeunes, d’une part, les syndicats de professeurs, les élus locaux, d’autre part, sont appelés à donner leur participation dans les messages de prévention et également dans les conseils qu’ils peuvent donner aux jeunes en matière de prévention contre l’abus de drogues.

Par ailleurs, la question du contrôle de l’offre des drogues relève des institutions répressives telles que la police, ou encore les tribunaux civils. Ainsi, une aide à renforcer ces structures et à les impliquer dans la lutte contre la drogue sera très utile dans la protection des jeunes, les empêchant ainsi à avoir accès aux substances psychotropes illicites.


Ci joint le document complet de l’évaluation de  campagne sensibilisation  des élèves des écoles du secondaire 2015-2016

Les Normes Minimales de Traitement en Toxicomanie, (CONALD)

La psychiatrie et l’addictologie représentent deux disciplines scientifiques en perpétuelle évolution.  Les différents domaines d’approche, les différents courants de pensée (neurobiologie, psychopharmacologie, psycho dynamique et autres) contribuent encore davantage à les rendre plus complexes. D’un autre côté, il faut reconnaître dans bien des cas que les médecins généralistes sont parfois des acteurs de première ligne face aux troubles psychologiques de nature produits ou consécutifs à la prise de produits addictifs. C’est dans cette optique, que des membres consultatifs ont pris l’initiative de produire un document mettant en évidence les normes minimales de traitement.

Durant des années, l’absence des normes minimales de traitement représentait un sérieux handicap pour la Commission Nationale de Lutte contre la Drogue qu’il incombait de  combler.
 Fort de ces considérations et dans le but d’offrir aux dispensateurs de soins un outil appréciable leur permettant  de procurer  des soins de qualité aux clients qui fréquentent les hôpitaux et centres de traitement, la Commission Nationale de Lutte contre la Drogue (CONALD) se propose de soumettre à ses différents partenaires tant nationaux qu’internationaux les normes minimales de traitement d’Haïti.

L’objectif général est de normaliser les institutions publiques et privées, les organisations gouvernementales et non gouvernementales d’un outil standard et adéquat les habilitant à fournir des soins de qualité aux toxicomanes.

Le  document de normes minimales de traitement traduit la volonté manifeste de la CONALD de se mettre au même échelon que les différents Etats membres qui ont déjà soumis aux coordinations régionales et/ou hémisphériques  leurs normes de traitement facilitant ainsi une meilleure adéquation et standardisation dans la qualité des services à dispenser aux toxicomanes.


Il est loin d’être de trop de reconnaître qu’en dépit des progrès et des découvertes des techniques récentes et d’une façon générale depuis la découverte des neuroleptiques en 1957 et des neuroleptiques atypiques dans les années 1990, la prévention demeure l’axe primordial  sur lequel le projecteur est toujours fixé.  Cependant, force également de reconnaître un guide pratique facilement recommandable avec les données standardisées en psychiatrie, en psychothérapie médicale, en addictologie et même en sociologie  tout en tenant compte de la dimension sociétale s’impose. Il pourrait permettre aux praticiens haïtiens ou autres une approche simple et pratique des pathologies liées à l’addiction et à  ses morbidités.

Ci joint  le  document complet à télécharger traitant des Normes Minimales de Traitement en Toxicomanie

mardi 4 avril 2017

Installation du nouveau coordonnateur général de la Conald Lener Renaud

La journée du 3 avril 2017 a été marquée par l’installation du  major  Lener Renaud à la tête du  bureau de Coordination de la Commission Nationale de Lutte contre la Drogue (CONALD), remplaçant à ce poste le colonel Antoine Atouriste.
Le nouveau Coordonateur de la Conald, le major Lener Renaud

Le Secrétaire  Général de la Primature, Monsieur Hugues Joseph,  au nom du Premier ministre Jack Guy Lafontant, a présidé la cérémonie d’investiture. Il   n’a pas manqué de souligner l’attention  aux enjeux qui attendent le nouveau Coordonnateur  de la Conald ainsi que le défi auquel il aura à faire face: la lutte contre la drogue, un fléau mondial contre lequel il faut lutter avec la plus grande fermeté et la dernière rigueur. Le Secrétaire  Général de la Primature en a profité pour  féliciter le coordonnateur sortant, le colonel Antoine Atouriste, pour le travail accompli, pour son intégrité et son savoir ;  qui  a dressé un bilan non exhaustif de son travail à la tête de la Conald.  Un bilan  qui se résume en à la finalisation des procédures pénales en matière de lutte contre la drogue, le blanchiment d’argent,  le financement du terrorisme ; en la prévention et la répression contre les narcotrafiquants ;  en la synergie entre la Conald et la PNH, la DGI, l’UCREF, l’ULCC, la BLTS ;  au renforcement du task force ; en la coopération bilatérale avec les Etats-Unis, la France, la Colombie et la République Dominicaine
De gauche à droite: Le nouveau Coordonateur le major Lener Renaud; le Secrétaire Général de la Primature Hugues Joseph;  et le Coordonateur sortant le colonel Antoine Atouriste

 Le nouveau coordonnateur du bureau de Coordination  de la Conald le Major Lener Renaud s’engage à lutter contre la drogue, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme selon les vœux du président de la République, SEM Jovenel Moïse. A cette fin, il est déterminé à travailler au renforcement institutionnel de la Conald, à faire restaurer l’autorité de l’Etat et à combattre les forces ténébreuses. Pour ce faire, il compte sur la collaboration de tous les secteurs impliqués dans la lutte contre la drogue et surtout celle des médias de masse pour la conscientisation contre la drogue.


mercredi 7 décembre 2016

RETROSPECTIVE SUR LES RÉSULTATS DE L'ENQUÊTE NATIONALE SUR LA PRÉVALENCE DE LA CONSOMMATION DES DROGUES EN MILIEU SCOLAIRE POUR L'ANNÉE 2014




Dans un pays où il n’y a pas de lois qui interdisent la vente d’alcool et de cigarettes aux mineurs, où certains jeunes consomment des substances psychotropes illicites, le phénomène de la drogue doit être pris à cœur. C’est ainsi que la Commission Nationale de Lutte contre la Drogue (CONALD), à travers ses politiques de sensibilisation et d’information sur les drogues, s’est donc attendue à une amélioration de la situation, c’est-à-dire une diminution du nombre de consommateurs des substances licites et illicites et une meilleure connaissance sur les conséquences de la consommation des drogues chez les élèves du secondaire.
En effet, pour une population déjà en proie à de sérieux problèmes au niveau de l’économie, de l’éducation et de la santé, une consommation abusive de drogues ne peut qu’empirer la situation. Dans ce contexte, le taux de prévalence de l’abus de drogues licites ou illicites constitue un véritable souci pour le gouvernement haïtien.
De ce fait, le gouvernement par le biais de la CONALD agit dans le but de disposer  des informations pour pouvoir mieux orienter les décisions en matière de lutte contre la drogue. Il s’agit donc de mesurer l’ampleur ou la magnitude de l’utilisation et de la prévalence de la drogue chez les jeunes écoliers. Quelle est l’ampleur de la consommation des substances licites et illicites chez les jeunes écoliers haïtiens ? Pourquoi les élèves en consomment-ils ? Combien d’élèves ont déjà essayé une drogue illicite ? Comment est la situation par rapport à l’année 2009 ? Qu’est ce qu’il faut ajouter ou changer en matière de prévention ? Ce sont-là autant de questions auxquelles cette troisième enquête a essayé d’apporter des réponses.
Haïti n’est pas un pays consommateur de drogues, mais les résultats de l’enquête scolaire ont permis de confirmer le phénomène de la consommation induite. Les drogues illicites les plus consommées en Haïti sont  la marijuana et la cocaïne. En effet, il est attesté que la cocaïne et la marijuana atteignent des pourcentages respectifs de 3.2 % et 2.3% chez les élèves du secondaire. Toutefois, comparativement aux données de 2009, une certaine baisse est constatée pour des drogues licites telles que l'alcool et la cigarette. Il faut alors féliciter les efforts de la CONALD qui a entrepris des activités de prévention après l’enquête scolaire de 2009 en vue de sensibiliser les jeunes écoliers sur le danger que représentent les drogues. Cependant, la consommation de certaines drogues illicites est en hausse par rapport à l’année 2009. C’est le cas pour les substances inhalées et le crack qui affichent respectivement une prévalence de 6.4% et de 2.5% en 2014, alors qu’en 2009 elles atteignaient respectivement 2.01% et 1.02%.
Tableau 1. Prévalence des substances utilisées et analyse comparative entre 2009 et 2014
Prévalence des substances utilisées et analyse comparative entre 2009 et 2014
Substances
De vie
D'année
De mois
% 2009*
% 2014**
% 2009*
% 2014**
% 2009*
% 2014**
Cigarettes
14.99
12.1
5.01
6.2
3.91
4.8
Alcool
59.55
55
37.51
34.3
26.57
21.8
Tranquillisants
28.90
11.3
15.04
6.6
11.47
4.4
Stimulants
22.58
7.8
11.36
3.6
8.58
1.6
Substances inhalées
5.44
6.4
2.27
4.5
1.33
2.1
Marijuana
2.01
3.2
0.65
2.4
0.45
1.1
Cocaïne HCL
2.04
2.3
0.59
1.7
0.37
.9
Crack
1.02
2.5
0.48
1.9
0.20
1.1
N'importe quelle drogue illicite
15.64
23.4
5.84
14.6
4.02
6.2


Graphique 1: Analyse comparative des tendances observées dans les enquêtes de 2005, 2009, 2014 au niveau des prévalences de vie de quatre drogues illicites: la marijuana, la cocaïne, les  substances inhalées et le crack
Source : élaboration propre de l'auteur à partir des données de l'enquête 2014

En analysant le degré d’accessibilité à la marijuana, il est remarqué qu’il y a plus d’élèves à avoir déclaré que l’accès est facile dans le département des Nippes alors que le département du Sud présente la plus faible proportion d'élèves à penser que l'accès est facile. Ceci démontre que la base navale installée aux Cayes est probablement la cause de cette possible rareté de drogues dans cette région.

Graphique 2: Distribution spatiale des élèves qui perçoivent un accès facile à la marijuana
En matière de drogues illicites, une prévalence de vie de 25. % est observée chez les garçons, soit près d’un quart des  garçons ayant déjà pris une drogue illicite au cours de leur vie. Chez les filles, cet indicateur atteint les 22 %. Il s’agit donc d’une situation qui exige des actions concrètes en vue de réduire cette tendance des jeunes à faire usage de drogues illicites. L’âge moyen d’initiation à la consommation de certaines drogues comme la marijuana se situe aux environs de 14 ans (13.88 ans), traduisant ainsi une consommation précoce chez les jeunes.


Tableau 2. Prévalence d'utilisation de n'importe quelle drogue illicite par sexe
Prévalence d'utilisation de n'importe quelle drogue illicite selon le sexe
Sexe
De vie
D'année
De mois
N
%
N
%
N
%
Garçon
399
25.0
247
15.5
101
6.3
Fille
397
22.0
249
13.8
110
6.1
Non réponse
12
26.1
6
13.0
3
6.5
Source : élaboration propre de l'auteur à partir des données de l'enquête 2014

Graphique 3: Taux d'incidences annuels de différentes drogues
 
Source : élaboration propre de l'auteur à partir des données de l'enquête 2014

En matière d'incidence, les résultats ont montré que le taux le plus élevé est celui de l'alcool qui est de 31.45. En d'autres termes, sur 100 élèves, il est probable que 31 nouveaux consomment de l'alcool pour la première fois au cours d'une année. De même, on observe qu'environ 4 nouveaux élèves sur 100 découvriront la cigarette, les tranquillisants ou les stimulants   avec respectivement les taux d'incidence annuel de: 3.92, 3.79 et 3.93.
En ce qui a trait à la perception des jeunes sur le degré de gravité des drogues, il est constaté que 10.8% des élèves, soit environ 1 élève sur 10 pense que boire fréquemment de l’alcool n’est pas grave ou peu grave. Cette proportion interpelle les acteurs oeuvrant dans la lutte contre la drogue dans la mesure ou  la consommation d’alcool chez les élèves cause pas de mal de dommages. Quant à la consommation des autres drogues, dans la majorité des cas, 3 élèves sur 5 pensent que c’est très grave ou assez grave d’en consommer.
L’analyse spatiale de l’utilisation des drogues illicites informe que la prévalence de vie est plus élevée au niveau du département du Nord’Est, soit une prévalence de 38.6%. Les départements de la Grand-Anse et du Sud'Est suivent avec des prévalences de vie atteignant respectivement 28.9% et 27.5%. Donc, il faudra intensifier les activités de prévention au niveau de ces trois départements.
Il existe clairement un problème de drogue en Haïti, notamment chez les élèves du secondaire. De ce constat, les acteurs ayant mandat pour lutter contre la drogue doivent orienter leurs actions à la lumière de ces résultats afin de donner une réponse concrète et efficace à ce problème. La CONALD, en tant qu’instance nationale chargée de coordonner la planification et la mise en oeuvre effective de la politique contre les narcotiques, est appelée, entre autres, à rassembler l’ensemble des acteurs qui travaillent dans le domaine, à mutualiser les efforts en vue de meilleurs résultats en matière de protection de la société. Elle mettra en œuvre des politiques de prévention dans les écoles. De plus, la problématique de la drogue étant transversale, la CONALD privilégiera une approche axée sur la Coopération Internationale. C’est donc dans l’esprit de rendre la société plus saine, plus juste et plus équilibrée que les décideurs opteront pour des politiques publiques qui ciblent la propagation de la drogue. Les efforts doivent privilégier aussi la participation des membres de la société civile, le contrôle de l’offre de drogue et le traitement des victimes des substances psychotropes. Toutes ces mesures doivent basées sur l’évidence, en d’autres termes, sur des informations fiables et des pratiques de suivi et d’évaluation. Au final, ces résultats serviront à l'élaboration de la stratégie nationale de lutte contre la drogue 2016-2020.